Elle avait disparu de nombreux mois après un dernier single en français " Epouse-moi " ( grosse plantade ) sorti en 1977 alors que l'idole féminine d'alors, la mère Sheila, triomphait sur des accents disco avec " Love me baby ". Mémé Ibach, jamais à court d'idées et de réactivité, a de suite senti le vent venir. Celui de la nécessité de donner à la carrière de Carène un nouvel élan pour suivre l'air du temps et lui éviter une précipitation soudaine dans les abimes de l'oubli. Pour cela, il l'envoya faire un long stage aux Etats-Unis, Philadelphie si je me souviens bien, transforma le C en K pour donner une touche english au nom de son artiste et lui fit enregistrer un album tout en rouge et tout en chansons disco. Très bon album qu'il me plait toujours de ré-entendre. Parallèlement, et c'était indispensable, notre fille d'agriculteurs réapparu totalement transformée, relookée... retouchée ? On ne sait trop. Avec une robe largement fendue, des paillettes rutilantes et accompagnée de danseurs pour agrémenter l'ensemble. Sur des chorés d'Amadéo qui arriva à faire de vrais miracles et donner l'illusion au public populaire de France que Miss Chéryl savait depuis toujours danser ! Ce qui était faux comme elle eût l'occasion de le préciser elle-même. L'émission de cette vidéo est allemande et s'appelle " Musikladen " à laquelle de nombreuses stars françaises ( Sheila, Dalida... ) participèrent chacune leur tour. C'était en 1978, ça fera 30 ans tellement bientôt. De grands souvenirs pour moi que cette période flamboyante et un tube qui me rendit instantanément fan de Mademoiselle Chéryl. J'adore...

Shake It
Vidéo envoyée par jief75

SAKIS ROUVAS, star de la chanson en Grèce, représentant de son pays à l'Eurovision en 2003, un homme à la plastique tout à fait exceptionnelle...

Karen est infiniment touchante dans cette vidéo, belle et touchante. Mais pas que cela, on la sent sincère, avec des rêves pleins les yeux et le coeur... elle faisait ici part dans cette interview de presque 5 minutes de sa volonté à devenir auteur et compositeur poussé en cela par son entrevue avec Jacques Higelin ( !!! ) et parle d'un album à venir dans ce sens qui, hélas, ne verra jamais le jour. Hélas car " OU SONT LES ANGES ? " laissait présager des créations de qualité et originales. Quand on entend ici celle qui allait redevenir sur l'antenne d'Europe Un un peu plus de dix ans plus tard Isabelle Morizet, on n'est pas étonné qu'elle ait épousé une reconversion journalistique. Sa rhétorique déliée, sa sensibilité évidente, sa culture que l'on pressent, son intelligence, sa gentillesse naturelle enfin ( et véritable, j'ai testé ! ) laissaient entrevoir des capacités à interviewer et à s'intéresser aux autres. Attendrissantes en tous cas que ces images. Et émouvantes pour son public qui lui est resté fidèle.

Quand le premier album de Karen Chéryl fût commercialisé à l'automne 1978, je ne la connaissais pas bien. J'avais en tête trois-quatre titres d'elle certes mais je n'en étais pas du tout " fan " et ne possédais alors aucun de ses 45 tours. Je me souviens d'avoir eu un petit choc ( mais véritable ! ) quand, au hasard d'une émission TV, je la vis littéralement métamorphosée entourée par 2 danseurs et 2 danseuses et chantant en anglais. " Sing to me mama ", aidée par une chorégraphie puissante et très bien réglée, eût pour effet immédiat l'achat de cet LP sur lequel figurait ce " Let me be " dont je tombais aussitôt amoureux. J'avais alors deux amis de mon âge, de ma classe et tous les trois avons non seulement succombé devant la nouvelle Karen mais également à l'écoute de cette chanson méconnue que j'ai toujours adorée. Elle ne fût pas exploitée en single même si Karen l'interpréta en télé ( la preuve ) et en radio ( au moins à " La grande parade " de Drucker, émission phare de cette époque sur RTL ). Ca, ça me rappelle de sacrés souvenirs, je l'ai tellement écoutée...

La soeur de Karen... ou plutôt d'Isabelle étant musicienne et la chanteuse vedette ayant des vélléités d'écriture et de composition, elles ont quelquefois travaillé ensemble ce qui donna en 1989 ce single assez surprenant dans sa discographie. Malheureusement, il ne rencontra pas le succès escompté. Pourtant, c'était musicalement parlant franchement pas mal surtout quand on pense à un ou deux hits de sa carrière... Karen travaillait alors sur un nouvel album écrit et composé par sa soeur et elle sans doute plein de nouvelles sonorités mais qui ne vit jamais le jour ( voir prochaine vidéo, interview de Thierry Beccaro sur FR2 ). La réalité de ce métier efface parfois certaines illusions...

" Docteur Menteur " était la face B du single " Si... " qui fût pour Karen un grand tube à la fin de l'année 1980, alors son plus grand tube en français après ses succès discos de '78 et '79. Cette face B fût un peu plus que cela d'ailleurs car plusieurs fois chantée en télé et faisant partie intégrante de la promo. D'ailleurs, on peut même penser que le titre aurait pu être l'objet d'un single à part entière. Il faisait partie de l'album sur lequel figuraient des chansons telles que " Mon rêve en vidéo ", " Scoop sur ma vie " ou bien encore " Je m'accuse, je t'aime ". Quant à la chorégraphie... à vous de juger...

A NE PAS RATER AU TERME DE LA CHANSON, l'interview de Karen par Julien LEPERS. C'est émouvant quand on sait aujourd'hui qu'elle ne poursuivit pas sa carrière... après ce titre... Que de nostalgie. En 1991, pour des raisons qui leur appartiennent ( !!! ), Karen et Mémé Ibach que pour ma part je croyais alors en pas très bons termes ( avais-je tord ? ) se sont retrouvés pour essayer une ultime fois de renouer avec un succès déjà quelque peu lointain. Pour cela, ils ont opté pour une chanson avec une partie " rappée " qui a connu, un peu à la manière de sa grande soeur " Show me you're man enough ", une version anglaise " Serious Love ". Malheureusement, je crois bien qu'elle l'aurait chantée en chinois ou en letton, rien n'aurait pu aider Karen à retrouver la voie du succès pour toutes les raisons que l'on devine... des choix artistiques précédents hasardeux et cacophoniques ayant brouillé l'image de la chanteuse plus l'abandon des médias radiophoniques toujours aussi versatiles. Là, Karen s'essayait une fois de plus dans un nouveau style qui malheureusement ne lui a pas porté bonheur. Et c'est dommage car je l'aimais bien, moi, Mademoiselle Chéryl ( sniff ). Après ce titre, elle décida - peut-être - sagement de ranger définitivement son micro et se tourna vers d'autres horizons comme ceux des animations TV ( HUGO DELIRE ), des sitcoms pour TF1 et de la radio où elle exerce désormais comme animatrice sur Europe Un avec un succès certain et une reconnaissance indéniable. Elle a, depuis 2001 il me semble, abandonné son nom de scène trop négativement connoté selon elle ( notoriété perçue comme " poisseuse " par certains selon ses dires ) pour reprendre son " appellation d'origine ", Isabelle MORIZET.